TRAVERSER LE DÉSERT
Traverser le désert
À l’ombre des mirages
Et des rêves sauvages
Allant vibrant dans l’air
Prêcher dans le désert
La terre aux apatrides
Y jeter dans le vide
Ses proses et ses vers
Et se faire Cassandre
N’être pas écouté
En prophète oublié
Prophétiser la cendre
Et revenir toujours
Même aux derniers instants
Voyager en rêvant
Du voyage retour
Caresser cette idée
D’embrasser son destin
Puisque l’on n’y peut rien
Ne pas se retourner
Je m’en retournerai aux hommes quand j’aurai perdu la mémoire
Quand je saurai rendre l’amour immaculé comme je l’ai pris
Quand les détours des sentiments, que la passion m’a interdits
Saura devenir poésie, quand j’aurai perdu mon espoir
Traverser le désert
Être poète, sorcier
Réapprendre à aimer
Quand l’amour est en terre
Apprendre à aimer vivre
L’amour en solitaire
Quand la vie vous enterre
Quand d’amour on s’enivre
Se jeter dans l’abîme
En être recraché
Devenir naufragé
Dans des vallées sublimes
Dévaler la colline
Suivre l’étoile fuyante
Et les traînées brillantes
Dans l’encre de chine
Si mes trois mots d’amour
Resteront lettre morte
Si les croix que l’on porte
On les porte toujours
Je m’en retournai aux femmes quand j’aurai perdu mon passé
Quand le temps passé dans les flammes des enfers et des paradis
M’aura fait aimer la poussière, la tendresse et la poésie
Je ne retrouverai mon âme que si l’on veut la ramasser
Je m’en retournerai au monde quand j’aurai aimé mon destin
Quand il se sera dessiné, quand je me serai décidé
À embrasser chaque matin l’ombre qui s’étend à mes pieds
Je m’en retournerai au monde pour embrasser chaque matin